Depuis le début de la pandémie, les salariés ont revu leur façon de travailler. Entre nouvel environnement professionnel et absence de collègues, les Français s’adaptent tant bien que mal aux mesures imposées par les employeurs. Dans ce contexte, la santé au travail ne peut plus être négligée et il faut davantage comprendre les attentes et les besoins des salariés. Afin d’y voir plus clair et d’envisager des changements, voyons comment se porte leur santé mentale durant cette crise sanitaire.
L’augmentation des risques psychosociaux
La crise sanitaire a créé un contexte social anxiogène et cela se vérifie dans le monde du travail. D’ordinaire, les risques psychosociaux au travail ne sont pas à prendre à la légère. Ces risques peuvent se caractériser de différentes manières : par des situations stressantes qui mènent à l’anxiété et à la dépression ou par des violences internes ou externes comme le harcèlement moral ou les agressions. Ainsi, il faut davantage être vigilant en ces temps compliqués, car la santé mentale des salariés est mise à rude épreuve. Les dernières études menées par un organisme spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux ont démontré que plus de 40 % des salariés sont en détresse psychologique et plus d’1/4 présentent un risque de souffrir de dépression. Enfin, le statut de chômeur partiel ou la menace d’un chômage total qui plane sur la tête des salariés contribuent à nourrir cet état de stress général.
Une perte de confiance et de motivation liée à l’isolement professionnel
Comment réussir à maintenir une certaine motivation quand sa vie professionnelle est à l’arrêt ou est grandement perturbée ? Voilà ce à quoi sont confrontés les Français depuis de nombreux mois. Outre la sidération qui a frappé tout le monde à l’annonce du premier confinement, la lassitude a ensuite pris le dessus. Les mois se suivent et se ressemblent, mais la crise sanitaire maintient toujours le monde du travail à terre. Les conséquences sont alors les suivantes : la motivation professionnelle des salariés s’est fortement détériorée. Près d’1/4 des Français interrogés peinent à rester optimistes et à garder l’envie de travailler tous les jours. Certains sont en télétravail forcé et ont du mal à s’adapter à cette situation. Si la motivation vient à manquer, la perte de confiance n’est jamais bien loin. La santé psychologique étant impactée, les salariés parviennent difficilement à être performants et à accomplir leurs tâches comme à l’accoutumée. Par ailleurs, les moins de 30 ans sont fortement touchés par la crise sanitaire. Le monde de l’entreprise est nouveau pour eux et l’expérience leur manque, ils perdent alors plus facilement leurs repères.
Le télétravail, une façon de travailler difficilement acceptée
Les mesures prises par le gouvernement pour contenir la propagation du virus ont poussé les entreprises à favoriser le télétravail. Ainsi, de nombreux salariés ont été amenés à travailler depuis chez eux alors qu’ils n’y sont pas habitués. Cela veut dire qu’il faut apprendre à gérer le manque de contact avec les collègues d’une part, malgré les visioconférences, et un nouvel emploi du temps qui se mêle étroitement avec la vie personnelle d’autre part. De ce fait, les conditions de travail sont perturbées et les salariés sont démunis. À titre d’exemple, plus de 50 % d’entre eux sont confrontés à un manque d’espace et d’intimité pour travailler. En effet, tout le monde n’a pas à sa disposition un bureau ou une pièce dans laquelle s’isoler pour travailler. Ce sont bien les conditions dans lesquelles se déroule le télétravail qui posent problème et entraînent une détresse psychologique. Cette perte de juste équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle pour les salariés les conduit à ne plus tolérer le télétravail et à réclamer un temps complet en entreprise.